Paroles de Soignants : Ronan Piton, Neuropsychologue

Ronan est Psychologue spécialisé en neuropsychologie au centre de réhabilitation psychosociale de Roz Ar Scour en Pays de Morlaix, à Plougonven. Il est également Formateur en prévention du suicide.


Bonjour Ronan, j'espère que vous allez bien. Dans un premier temps, pouvez-vous dire ce qui vous a conduit à exercer le métier de neuropsychologue ?

Après un cursus en filière psychologie (classique), je souhaitais avoir d'autres outils en plus de la psychanalyse. Les tests étant à la fois une médiation dans la relation patient-soignant et j'appréciais avoir des connaissances sur le fonctionnement cérébral tout d'abord dans le domaine neurologique puis gérontologique et enfin psychiatrique


Quels problèmes faites-vous face au quotidien ?

Je ne pense pas que dans mon métier on puisse parler de réelles difficultés mais plutôt de points de vigilance, une rigueur à avoir. La 1ère chose : il est important de bien voir si les tests sont corrélés avec la clinique (à savoir ce que le patient et/ou l'entourage observe comme difficultés au quotidien peut se retrouver ou non dans les tests). Il est important, dans la mesure du possible, de rencontrer l'entourage.


Quels sont les principes éthiques qui guident votre pratique ?

Nous nous référons au code de déontologie du psychologue. Par ailleurs, il reste important d'avoir le consentement du patient dans la passation des tests et ensuite de pouvoir restituer ce bilan. Je pars du principe que ce bilan lui appartient et qu'il doit pouvoir questionner si besoin et à tout moment. Pouvoir aussi vulgariser les termes techniques du bilan.


Comment voyez-vous l'avenir dans le domaine de la santé mentale ?

J'imagine une importance plus grande de la réalité virtuelle pour "travailler" sur les symptômes, une place plus grande de la remédiation cognitive et une amélioration sensible des traitements. Sans oublier le développement de la pair-aidance.


Comment se passe la collaboration avec d'autres professionnels au sein de votre équipe ?

La collaboration est un échange de point de vue sur une vision la plus objective du patient. Pouvoir travailler avec le patient qui sans être membre de l'équipe reste acteur de son soin. Cette collaboration reste toujours axée sur un point de départ essentiel : on part du désir du patient et on essaie en équipe de proposer ce qui nous semble le plus pertinent pour l'accompagner dans son projet (voir l'accompagner dans ses limites)


Est-ce que vous avez une anecdote amusante à partager ou une expérience particulièrement gratifiante que vécue récemment ?

Plus qu'une anecdote, je dirai plutôt que aucun bilan neuropsychologique ne se ressemble même si les tests peuvent être les mêmes. Et évidemment le bilan neuropsychologique ne peut pas être une certitude en psychiatrie


Quel.s conseil.s donneriez-vous aux étudiant.e.s intéressé.e.s par votre activité de neuropsychologue ?

Le conseil de base de part mon expérience, c'est que les bilans neuropsychologiques ne sont pas une finalité du neuropsychologue. Il faut d'ailleurs parfois s'en détacher et travailler au maximum son sens clinique et un concept clé: l'alliance thérapeutique. Le neuropsychologue doit pouvoir aussi développer sa créativité pour pouvoir proposer des ateliers de psychoéducation.


Merci pour votre confiance et votre temps !